La municipalité prétend ainsi « maintenir la neutralité politique », « éviter toute ambiguïté entre information municipale et promotion électorale » et « garantir un cadre d’expression serein ».
Une reprise des conseils est vaguement promise pour le premier semestre 2026, soit après les élections. Face à cette suspension unilatérale des instances de démocratie participative, un courrier de protestation a immédiatement été adressé à la mairie. Analyse d’une décision qui en dit long sur la conception démocratique de l’équipe municipale communiste et d’extrême gauche.
Noisy-le-Sec : Quand la peur du débat public révèle les fragilités d’une majorité municipale
Ou l’art de fuir le face-à-face démocratique sous couvert de neutralité préélectoraleIl est des silences qui parlent plus fort que les discours. À Noisy-le-Sec, l’annulation précipitée de l’ensemble des conseils de quartier jusqu’en 2026 ressemble étrangement à une dérobade orchestrée.Car derrière les nobles invocations de neutralité préélectorale se cache peut-être une réalité plus prosaïque : la crainte palpable d’affronter le regard et les questions des administrés.
Le syndrome de la chaise vide
Curieuse coïncidence que cette suspension intervienne précisément au moment où, selon la Charte communale des conseils de quartier, les réunions automnales devaient se tenir en présence de Monsieur le Maire. Olivier Sarrabeyrouse, édile communiste de la cité, semble avoir découvert subitement
les vertus de l’absence programmée.
Les conseillers de quartier, investis au printemps dernier dans l’indifférence municipale la plus totale, découvrent ainsi que leur première mission consiste à… ne point se réunir.Révélateur de la considération portée aux citoyens engagés : pas un mot de félicitations pour notre investissement bénévole, pas une missive de reconnaissance pour notre engagement au service de l’intérêt général.Le premier et unique message reçu depuis notre désignation ? L’annulation pure et simple de nos instances de participation. Voilà comment cette municipalité d’extrême gauche, pourtant si prompte à invoquer les vertus de la démocratie directe, traite ses conseillers de quartier.
La Charte bafouée : quand les règles ne s’appliquent qu’aux autres
La Charte des conseils de quartier de Noisy-le-Sec, adoptée par délibération du conseil municipal, établit pourtant des règles claires. Son article 5 stipule expressément que « le conseil de quartier se réunit au moins trois fois par an ».Cette même charte définit ces instances comme des espaces destinés à « permettre la prise en compte des préoccupations des habitants », « favoriser la circulation de l’information de manière ascendante et descendante » et « encourager l’accès à la participation démocratique de tous les habitants ».Mais qu’importe les textes que l’on adopte soi-même ! La municipalité découvre opportunément que ces obligations, pourtant créatrices de droits au profit des administrés, peuvent être balayées d’un revers de main électoral. Après tout, à quoi fallait-il s’attendre quand on sait que les élus de la majorité ne respectent même pas leur propre règlement intérieur ?
La stratégie de l’évitement ou l’aveu de faiblesse
Cette décision trahit-elle une inquiétude sourde quant à l’état de l’opinion publique noiséenne ? Le maire sent-il le vent tourner dans les quartiers ? La perspective de devoir répondre en direct aux interrogations légitimes des habitants sur la gestion municipale semble provoquer une soudaine allergie démocratique.
Car enfin, invoquer la période préélectorale pour museler les instances de dialogue citoyen révèle une conception singulière de la neutralité politique.
Le droit positif et la jurisprudence administrative constante distinguent pourtant le fonctionnement normal des instances participatives de la propagande électorale. Mais à Noisy-le-Sec, on préfère manifestement prévenir que guérir : pas de réunions, pas de critiques ; pas de face-à-face, pas de remous.
L’art de gouverner à distance respectable
Cette mise à distance calculée des citoyens interroge. Les élus redouteraient-ils à ce point l’expression populaire ? Craignent-ils que les conseils de quartier ne deviennent des tribunaux où seraient exposés les manquements, les promesses non tenues, les projets avortés ?
La suspension préventive de ces espaces d’expression ressemble fort à une confession involontaire : « Nous préférons ne pas entendre ce que vous avez à nous dire. »
Plus savoureux encore, la municipalité promet magnanimement le retour des conseils de quartier… après les élections. Traduction : « Nous accepterons vos critiques quand nous serons assurés d’être reconduits pour six années supplémentaires. »
Voilà qui révèle une conception pour le moins originale du mandat démocratique : la redevabilité différée, la transparence à crédit.
Le paradoxe de la démocratie conditionnelle
Cette stratégie d’évitement systématique constitue pourtant une violation manifeste des dispositions du Code général des collectivités territoriales, qui consacre le droit imprescriptible des habitants à participer à la vie locale.
Les moyens juridiques existent pourtant pour garantir la neutralité sans annuler ces instances : adoption d’un règlement intérieur spécifique, présence de modérateurs neutres, procès-verbaux contradictoires, exclusion des sujets électoraux de l’ordre du jour… Mais cela supposerait d’accepter le principe même de la confrontation démocratique.

Fin des conseils de quartier
Democratie participative
Un courrier de protestation resté lettre morte
En ma qualité d’observateur attentif de la vie politique locale et de lanceur d’alerte, un courrier électronique circonstancié de protestation a été immédiatement transmis à la mairie.
Cette missive détaille l’illégalité manifeste de la décision, rappelle les obligations légales et réglementaires de la municipalité, et met en demeure l’exécutif municipal de rapporter sa décision et d’organiser les réunions manquantes avant la fin de l’année 2025.
Sans surprise, ce courrier demeure à ce jour sans réponse.
Le silence assourdissant de la municipalité confirme, s’il en était besoin, son mépris pour le dialogue démocratique.
Face à cette surdité volontaire, et à défaut de réponse satisfaisante sous quinzaine, le nécessaire sera fait auprès du tribunal administratif de Montreuil, comme d’habitude… Car il semble que dans cette commune, le respect du droit et de la démocratie participative ne s’obtienne qu’au prix de recours juridictionnels répétés.
Le révélateur d’une gouvernance à bout de souffle
Cette fuite en avant interroge sur l’état réel de la majorité municipale. Un exécutif sûr de son bilan et de son ancrage populaire ne craindrait point de se présenter devant ses administrés, fût-ce à quelques mois d’une échéance électorale. Cette reculade organisée ressemble davantage aux prémices d’une débâcle annoncée qu’à la sérénité d’une équipe confiante dans son action.
À Noisy-le-Sec, la démocratie participative vient de prendre un nouveau visage : celui d’une participation suspendue, d’un dialogue ajourné, d’une confrontation évitée. Monsieur Sarrabeyrouse et son équipe municipale viennent d’inventer un concept révolutionnaire : la démocratie par contumace.
Les habitants sont priés de bien vouloir reporter leurs doléances à une date ultérieure, quand leur expression ne risquera plus de troubler la quiétude électorale de leurs édiles.
Mais après tout, pourquoi respecter les citoyens quand on ne respecte déjà pas ses propres règles ?
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