Le 3 juillet, le conseil municipal vote un voyage du maire au Japon (délibération n°21). Samy Bessaou, élu d’opposition, avait dénoncé dans sa tribune de HORIZONS DE NOISY de Septembre: « Le conseil valide des escapades touristiques. » Affirmation factuelle. Mais, c’est avec strupeur que l’on décrouvrit dans le numéro d’octobre 2025 que le maire avait cru bon de publier un droit de réponse dans le magazine municipal affirmant qu’il ne s’est jamais rendu au Japon, « contrairement à ce qui a été affirmé ». Sauf que personne n’a écrit qu’il y était allé, et la question ne se pose même pas MAIS que le conseil a validé ce voyage. Dans les petites villes comme dans les grandes, il existe un art délicat de la lecture sélective. On y lit ce qu’on veut trouver plutôt que ce qui est écrit. On y transforme « le conseil valide » en « le maire est parti ». On y confond, avec une grâce presque touchante, l’autorisation et l’acte. Les maîtres d’école le savent bien : la première leçon de lecture, celle qu’on enseigne aux enfants de sept ans, c’est de distinguer le texte de son interprétation. Les mots de leur désir. La réalité de son fantasme. Une leçon simple. Si simple qu’on l’oublie parfois en chemin vers les honneurs municipaux. Mais les faits, eux, ont cette fâcheuse habitude de résister aux interprétations créatives. Les archives ne mentent pas. Les délibérations demeurent. Et quelque part entre une tribune d’opposition et un droit de réponse, la vérité attendait, patiente, qu’on veuille bien la lire correctement. Présentation des faits qui soulève des interrogations, interprétation contestable, usage du magazine municipal qui pose question, droit de réponse sur des propos non formulés dans ces termes, je vous invite à lire mon article spécial : Quand la vérité dérange : Chronique d’une nouvelle polémique municipale à Noisy-le-Sec.
Dans cette séance du conseil municipal de debut d’octobre 2025, dans la salle des Mariages de l’hôtel de ville de Noisy-le-Sec, quelque chose d’inhabituel allait se produire. Une main se lèverait, une voix s’élèverait, et la tranquille routine d’un conseil municipal serait troublée par ce que les élus redoutent le plus : la vérité.
Les coulisses d’un conseil municipal
Dans notre ville de banlieue, il existe un ballet parfaitement orchestré. Tous les deux mois, des femmes et des hommes se rassemblent dans la majestueuse salle des mariages à l’hotel de ville de Noisy-le-Sec pour voter des délibérations, approuver des budgets, et valider des décisions qui, nous assurent-ils, servent l’intérêt général. Les citoyens ordinaires regardent ce spectacle de loin, confiants dans l’idée que leurs élus œuvrent pour leur bien.
Mais parfois, très rarement, quelqu’un pose des questions qui dérangent. Et les réponses ne sont pas toujours celles qu’on attendait.
Ce jeudi soir, à 19 heures précises, sous le regard impassible des nombreux policiers municipaux dans une salle où la présence policière, inhabituellement renforcée, pouvait être perçue comme intimidante par certains citoyens mécontents souhaitant s’exprimer, Samy Bessaou avait des choses à dire. Des choses qui lui tenaient à cœur. Des choses que beaucoup pensent tout bas mais que personne n’ose dire tout haut. Car voyez-vous, dans les couloirs feutrés du pouvoir local, certaines vérités peuvent être inconfortables. La vérité est alors souvent considérée comme une invitée indésirable.
La délibération qui dérange
Les faits sont d’une simplicité désarmante. Le 3 juillet 2025, le conseil municipal de Noisy-le-Sec votait la délibération n°21. Un texte court, administratif, presque banal dans sa formulation : « Monsieur le Maire se rendra au Japon du 3 août au 11 août 2025. »
Neuf jours au pays du Soleil-Levant au nom de la « paix ». A l’époque, un élu de l’opposition Jean-Paul Lefebvre avait rétorqué, « des mairs pour la guerre, j’en connais pas beaucoup » et avaiti rappelé au Maire que l’intérêt communal semblait compliqué à être justifier devant un magistrat.
Neuf jours au Japon, cela a un coût, …our un maire qui, par ailleurs, ne cessait de répéter aux Noiséens que les caisses de la ville étaient vides. Qu’il fallait se serrer la ceinture. Faire des sacrifices. Comprendre que les temps étaient durs.
Dans sa tribune d’élu d’opposition dans HORIZONS DE NOISY de septembre 2025, le conseiller municipal écrivait donc, noir sur blanc : « Le conseil municipal valide des escapades touristiques aux frais du contribuable : Japon pour le Maire. »
Une affirmation factuelle. Documentée. Vérifiable dans les archives municipales. Le genre d’information que n’importe quel citoyen peut consulter, car les délibérations d’un conseil municipal sont, par nature, publiques.
Un droit de réponse qui soulève des questions
Mais voilà que quelques semaines plus tard, dans le magazine municipal – ce précieux outil de communication payé par les impôts de tous –, Monsieur le Maire publiait un droit de réponse. Un texte indigné, offusqué même, dans lequel il affirmait : « Le maire ne s’est jamais rendu au Japon, contrairement à ce qui a été affirmé. »
Étrange réponse, n’est-ce pas ?
Car voyez-vous, Samy Bessaou n’avait jamais écrit que le maire était allé au Japon. Il avait écrit que le conseil municipal avait validé ce voyage. Nuance subtile, peut-être, pour qui pratique l’art du freestyle interprétatif.. Mais différence fondamentale pour qui s’attache encore au sens des mots.
« Le conseil valide » ne signifie pas « le maire est parti ». Ce sont deux propositions distinctes, deux réalités différentes. C’est une différence fondamentale que tout élève de CE1 apprend à reconnaître : l’autorisation n’est pas l’action.
Alors comment expliquer cette confusion soudaine entre valider un voyage et effectuer un voyage ? Certaines compétences de lecture se sont elles évaporées avec le temps et les ors municipaux ? Comment un ancien enseignant pouvait-il confondre deux concepts aussi différents ? Était-ce une erreur de bonne foi ? Une lecture trop rapide ? Ou bien quelque chose de plus calculé ?
L’anatomie d’une communication qui manque de clarté
Certaines méthodes politiques possèdent leurs propres règles, leurs codes bien établis. L’une d’elle consiste, d’abord, à déformer les propos de son adversaire. Ensuite, s’indigner publiquement de ces propos déformés. Enfin, se poser en victime d’une attaque injuste. C’est un classique, une recette éprouvée depuis la nuit des temps dans les arènes du pouvoir, grandes ou petites.
Le magazine municipal devenait ainsi l’instrument de cette stratégie. Pas pour informer les citoyens, mais pour façonner une narrative, pour créer une fausse polémique qui détournerait l’attention de la vraie question : Pourquoi faire voter un voyage coûteux quand on prétend que les finances municipales sont au plus mal ?
Car c’est bien là le cœur du problème. Pas de savoir si le maire est finalement monté dans l’avion pour Tokyo. Mais de comprendre pourquoi ce conseil municipal, présidé par cet homme, avait jugé bon de valider de telles dépenses – le Japon pour l’un, la Jordanie pour une autre – alors même qu’on demandait aux Noiséens de comprendre les restrictions budgétaires.
Mais ici, notre édile a poussé le genre à son paroxysme, créant ce qu’on pourrait appeler un nouveau genre littéraire : le ping-pong éditorial. Au lieu de laisser tomber ces polémiques stériles, il préfère relancer encore et encore, tel un joueur compulsif qui ne sait pas quitter la table de jeu. Un droit de réponse qui appelle un droit de réponse au droit de réponse… Une spirale sans fin, qui épuise l’attention des citoyens et noie les vraies questions sous un déluge de fausses indignations.
Les questions qui fâchent
Certaines questions ont le don d’irriter les puissants. Elles percent le vernis des beaux discours, elles mettent à nu les contradictions, elles exposent au grand jour ce qu’on préférait garder dans l’ombre.
Ce soir-là, devant ses pairs, Samy Bessaou posait ces questions dérangeantes :
- Pourquoi faire voter un voyage si l’intention n’était pas d’y aller ?
- Les autres déplacements validés le même soir ont-ils eu lieu ? Peut-on avoir un compte rendu de ce long séjour de sept jours en Jordanie ?
- Pourquoi mobiliser l’administration municipale, pourquoi la faire travailler sur l’organisation de voyages qui n’auraient finalement pas lieu ?
Questions simples. Questions légitimes. Questions qui, dans une démocratie saine, devraient recevoir des réponses claires et transparentes.
Mais le silence, parfois, en dit plus long que tous les discours. Et lorsque la seule réponse consiste à déformer les accusations pour mieux les réfuter, on est en droit de s’interroger sur ce qu’on cherche vraiment à cacher.
Car voyez-vous, le plus cocasse dans cette affaire, c’est que notre maire semble avoir oublié les bases du métier qu’il a pourtant enseigné pendant des années : LIRE – COMPRENDRE – RÉPONDRE. Les questions légitimes que lui posent Samy Bessaou et d’autres élus sont restées sans réponses Il les zappe avec la dextérité d’un adolescent devant ses devoirs de mathématiques. Un talent remarquable pour l’évitement, une virtuosité dans l’esquive qui laisserait pantois n’importe quel champion de boxe. Jean-Paul Lefebvre a soulevé cette critique : les habitnants qui lui écrivent ne reçoivent quasiment jamais de réponse. M Lefebvre : « quant allez vous enfin leur répondre ?«
Le pouvoir aurait-il cet étrange effet secondaire de rendre amnésique aux règles élémentaires du savoir-vivre politique ? Ou notre maire a-t-il décrété que répondre aux questions, c’était démodé ? Qu’expliquer ses choix aux citoyens relevait d’une époque révolue ? Que la transparence était une lubie d’un autre siècle ?
Une stratégie de communication qui interroge
Et si cette annulation n’avait rien de mystérieux, mais tout d’un calcul politique ? Mais attendez. Respirons un instant. Prenons du recul et examinons une autre hypothèse.
Et si nous avions manqué une autre dimension de cette affaire ?
Revenons aux faits. Le 3 juillet 2025, le conseil municipal vote un voyage de neuf jours au Japon pour le maire. Jean-Paul Lefebvre, élu d’opposition, ironise et rappelle que l’intérêt communal pourrait
être difficile à justifier devant le Tribunal administratif.
Il engage d’ailleurs une procédure. Un mois plus tard, le voyage est annulé. Sans explication publique détaillée. Sans transparence sur les raisons.
Drôle de coïncidence, n’est-ce pas ?
Et si le maire savait dès le départ qu’il risquait de se faire recadrer par le Tribunal administratif ? Et si cette annulation n’avait rien de mystérieux, mais tout d’un calcul politique ? Car voyez-vous, d’un point de vue électoral, avouer qu’on a reculé devant la justice, c’est perdre la face. Mais clamer dans le magazine municipal « Je ne suis jamais allé au Japon », comme pour prouver sa vertu… voilà qui change tout.
On peut se poser plusieurs questions :
– Le maire savait-il dès le départ qu’il risquait un recadrage par le Tribunal administratif ?
– Cette annulation était-elle liée à la menace juridique ?
– D’un point de vue de communication politique, était-il préférable de publier dans le magazine municipal « Je ne suis jamais allé au Japon » plutôt que d’expliquer « J’ai renoncé suite aux contestations juridiques » ?
Si cette hypothèse était exacte, cela signifierait que le droit de réponse ne visait pas tant à corriger une erreur factuelle qu’à éviter d’avoir à expliquer un renoncement.
Bessaou écrit : « Le conseil valide des escapades touristiques. » Phrase factuelle. Inattaquable. Le maire répond : « Contrairement à ce qui a été affirmé, je ne suis jamais allé au Japon. » Magnifique tour de passe-passe. On transforme une accusation sur la validation en accusation sur la réalisation, et on se dédouane d’une affirmation… que personne n’avait formulée.
Résultat ? Le maire évite de parler de sa reculade devant la menace juridique, se pose en victime, et manipule son ancien allié devenu opposant pour masquer la vraie question : pourquoi faire voter un voyage qu’on sait juridiquement indéfendable ?
Machiavélique ? Peut-être. Mais terriblement efficace. Car combien de Noiséens, n’ayant lu que le droit de réponse du maire, croient désormais que Bessaou a menti ? Combien n’iront pas vérifier ce qui a vraiment été écrit dans les archives municipales ?
Mais, laissons aux lecteurs le soin d’apprécier si cette différence relève d’une lecture trop rapide ou d’une stratégie de communication politique.
Le magazine municipal détourné
Il y a quelque chose de profondément troublant dans l’utilisation des outils de communication municipale à des fins politiciennes. Le magazine de la ville n’appartient pas au maire. Il n’appartient pas à la majorité municipale. Il appartient à tous les Noiséens, car c’est avec leurs impôts qu’il est financé, imprimé, distribué.
Ce magazine devrait servir à informer, pas à manipuler. À éclairer, pas à enfumer. À rassembler, pas à diviser.
Lorsqu’un droit de réponse porte sur des propos qui n’ont pas été tenus dans les termes indiqués, cela soulève des questions sur l’usage approprié de cet outil de communication publique. Le bien commun n’est il pas moblisé pour un profit personnel ? C’est la grave question qui se pose.
C’est plus encore que le voyage validé puis annulé. Plus encore que les contradictions budgétaires. C’est l’usage qui a été fait du magazine municipal dans cette affaire qui devrait interpeller tout
citoyen soucieux du bon fonctionnement de sa ville.
Car lorsque le magazine municipal publie un droit de réponse portant sur des propos qui n’ont pas été tenus dans les termes indiqués, cela soulève des questions légitimes : quelle confiance accorder aux
informations diffusées dans ce magazine ? Comment s’assurer que cet outil de communication publique, financé par l’argent des contribuables, serve à informer objectivement plutôt qu’à répondre à des critiques politiques par des interprétations contestables ?
Le droit de réponse a sa place dans le débat démocratique, mais son usage devrait reposer sur des bases factuelles solides. Lorsqu’il répond à des affirmations qui n’ont pas été formulées, il crée plus de confusion qu’il n’apporte de clarté.
La question juridique
Face à cette situation, Samy Bessaou ne s’est pas contenté de protester verbalement. Il a annoncé, devant tout le conseil municipal, qu’il allait user de son droit de réponse et se réservait le droit de porter
l’affaire devant les tribunaux compétents.
Le droit de réponse existe pour permettre à quiconque se sent diffamé de rétablir sa version des faits. Son usage approprié suppose qu’il réponde à des propos effectivement tenus. Lorsqu’il porte sur des
affirmations qui n’ont pas été formulées dans les termes indiqués, cela peut soulever des questions sur sa légitimité.
L’utilisation du magazine municipal à des fins autres que l’information objective des citoyens pourrait, selon Samy Bessaou, relever des dispositions prévues par le Code électoral et le Code général des
collectivités territoriales.
Il cite notamment les articles L.52-1 du Code électoral et L.2121-13 du CGCT, qui encadrent l’usage des moyens de communication publique par les élus. Ces textes rappellent que le pouvoir local, même s’il
peut paraître lointain comparé aux grandes affaires nationales, reste soumis au droit.
Seul un tribunal pourrait, le cas échéant, se prononcer sur la qualification juridique des faits et déterminer si les règles d’utilisation du magazine municipal ont été respectées dans cette affaire.
La menace n’était pas en l’air. Elle s’appuyait sur des textes précis : les articles L.52-1 du Code électoral et L.2121-13 du CGCT. Des textes que tout maire devrait connaître. Des textes qui rappellent que le pouvoir local, même s’il peut paraître lointain et dérisoire comparé aux grandes affaires nationales, reste soumis au droit. Et que personne, pas même un maire, n’est au-dessus des lois.
Ce que tout cela révèle
Au fond, cette histoire dépasse largement le cas d’un voyage au Japon ou en Jordanie. Elle nous parle de quelque chose de plus profond, de plus inquiétant : la dégradation du débat démocratique local,
l’affaissement de l’exigence de rigueur, ce moment où les mots cessent de correspondre aux faits dans la vie publique.
Lorsqu’un maire choisit de répondre à des affirmations qui n’ont pas été formulées plutôt que d’aborder les questions qui lui sont réellement posées, c’est le dialogue démocratique qui se brise.
Lorsqu’un élu transforme le magazine municipal en tribune politique plutôt qu’en outil d’information objective, c’est la confiance dans les institutions locales qui se fissure.
Lorsqu’un conseil municipal approuve des déplacements internationaux tout en invoquant la rigueur budgétaire devant ses administrés, c’est la crédibilité même de la parole publique qui vacille.
Les Noiséens méritent mieux. Ils méritent des élus qui les respectent assez pour répondre avec exactitude à leurs interrogations. Ils méritent une municipalité qui gère l’argent public avec parcimonie et transparence. Ils méritent un débat politique honnête, où les désaccords s’expriment dans le respect des faits et où les réponses correspondent aux questions formulées.
La saison des comptes
En ce début d’automne 2025, alors que les feuilles commençaient à tomber sur Noisy-le-Sec, emportées par un vent qui annonçait des jours plus froids, certaines vérités refusaient de se laisser enterrer.
Car voyez-vous, la politique locale est ainsi faite. On peut habiller les faits pendant un temps. On peut déplacer le débat, multiplier les diversions, transformer les outils de communication en instruments de
défense politique. Mais tôt ou tard, la réalité reprend ses droits.
Les citoyens, même s’ils semblent ailleurs, finissent par voir clair. Et les élus qui ont choisi la stratégie de communication plutôt que la clarté découvrent que ce choix a un coût.
Samy Bessaou maintenait chaque mot de sa tribune. Le conseil municipal avait bien validé des voyages coûteux alors que le maire déplorait l’état des finances municipales. La contradiction était flagrante.
Et elle était documentée.
Les archives municipales sont immuables. Les délibérations demeurent consultables. Les faits résistent au temps. Et aucun droit de réponse, aussi savamment construit soit-il, ne peut effacer la réalité d’un vote qui a bel et bien eu lieu le 3 juillet 2025.
Épilogue : De la lecture et des lecteurs
Il y a une douce ironie dans le fait qu’un ancien maître d’école doive être questionné sur la précision d’une lecture par un conseiller municipal. Une ironie qui n’échappa sans doute à personne dans cette salle des Mariages, ce jeudi soir d’octobre.
Car après tout, qu’enseigne-t-on dès les premières années d’école ? À lire avec attention. À peser le sens des mots. À discerner ce qui est écrit de ce qu’on aimerait y trouver. À ne pas confondre l’interprétation
avec le texte lui-même.
Des leçons simples. Des leçons fondamentales. Des leçons qui, dans le tourbillon de la vie politique, peuvent parfois s’effacer de la mémoire.
Peut-être est-ce là la véritable leçon de cette affaire. Non pas une leçon sur les déplacements officiels ou les équilibres budgétaires. Mais une leçon sur l’importance de la rigueur dans le débat public, même –
surtout – en politique. Sur la nécessité de s’en tenir au sens littéral des mots plutôt que d’en proposer des lectures extensives. Sur le devoir de traiter ses concitoyens avec assez de respect pour leur répondre avec
exactitude.
Ce soir-là, dans la salle des Mariages de Noisy-le-Sec, après que Samy Bessaou eut terminé sa prise de parole, un silence étrange s’installa. Le genre de silence qui pèse lourd, qui en dit long sans prononcer un mot.
Dehors, l’automne poursuivait son œuvre, arrachant une à une les feuilles des arbres, révélant peu à peu ce qui se cachait derrière les apparences verdoyantes de l’été. Car c’est ainsi que fonctionnent les saisons de la vie publique : il y a un temps pour les belles promesses du printemps, un temps pour les espoirs de l’été. Mais vient toujours l’automne, cette saison où tout se clarifie, où les apparences s’estompent avec les feuilles mortes.
Et à Noisy-le-Sec, en ce début d’automne 2025, certaines questions commençaient à émerger. Oui, les Noiséens méritent mieux que des réponses qui ne correspondent pas aux questions posées. Et peut-être, juste peut-être, commencent-ils à s’en rendre compte.
Car voilà ce que nous apprenons tous, tôt ou tard, que nous soyons simples citoyens ou maires de nos villes : les faits sont comme ces feuilles d’automne. On peut tenter de les écarter du regard, de déplacer
l’attention ailleurs, de faire comme s’ils n’avaient pas d’importance. Mais ils finissent toujours par revenir dans le débat, par se rappeler à notre mémoire, par nous montrer qu’on ne peut les ignorer éternellement.
Et dans les conseils municipaux comme ailleurs, il arrive que quelqu’un se lève, lève la main, et dise tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Pas par goût de la polémique. Pas par plaisir de la confrontation. Mais simplement parce que, parfois, le silence devient insupportable. Et que la clarté, même dérangeante, même inconfortable, reste préférable à l’ambiguïté complaisante.
C’est ce que fit Samy Bessaou ce jeudi 2 octobre 2025. Et l’histoire se souviendra peut-être qu’en cette soirée d’automne, dans une modeste salle des Mariages, dans une ville de banlieue, un élu refusa de se taire.
Note de l’auteur :
Les faits relatés dans cet article sont documentés et vérifiables dans les archives publiques de la ville de Noisy-le-Sec et sur le site internet. La délibération n°21 du 3 juillet 2025 est consultable. Les citoyens sont encouragés à exercer leur droit d’accès aux documents administratifs pour vérifier par eux-mêmes la véracité de ces informations. Car dans une démocratie, la confiance n’exclut jamais la vérification. Et les meilleurs citoyens sont ceux qui osent vérifier.
Cet article s’inscrit dans le cadre de la liberté d’expression garantie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme et la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.Les faits, citations et témoignages évoqués reposent sur des éléments disponibles, des documents syndicaux publics et des informations d’intérêt général au moment de la publication.Aucune imputation personnelle de nature diffamatoire n’est formulée à l’encontre d’un individu déterminé.
L’article relève d’une démarche d’information et d’analyse sur le fonctionnement institutionnel d’une collectivité publique, sans intention de nuire ni d’atteindre à l’honneur d’une personne.Toute précision ou rectification documentée sera naturellement publiée à la demande des intéressés dans le respect du droit de réponse.