En ce 12 juillet, jour où la République française honore solennellement la mémoire du capitaine Alfred Dreyfus et célèbre la victoire de la justice sur l’erreur judiciaire, force est de constater qu’à Noisy-le-Sec, le silence règne en maître absolu.
Point de conférence, Point de trace, sur les canaux officiels de communication municipale, Rien sur le mur Facebook du maire de notre communce, de cette date pourtant cardinale dans l’édification de nos valeurs républicaines.
L’Affaire Dreyfus : un précédent historique indélébile
Rappelons, pour l’édification civique, que l’affaire Dreyfus demeure l’un des épisodes les plus saillants de notre histoire judiciaire. Ce capitaine de l’armée française, victime d’une machination antisémite d’une rare ignominie, fut injustement accusé d’intelligence avec l’ennemi allemand en 1894.
Il fallut attendre douze longues années, marquées par la mobilisation de consciences éclairées – au premier rang desquelles celle d’Émile Zola et son retentissant « J’Accuse…! » – pour que la vérité triomphe enfin et que justice soit rendue à cet homme brisé par l’erreur et la haine.
La réhabilitation officielle d’Alfred Dreyfus, prononcée le 12 juillet 1906 par la Cour de cassation, constitue bien plus qu’une simple réparation judiciaire : elle érige un monument impérissable à la lutte contre l’antisémitisme et consacre le triomphe de la vérité sur le mensonge d’État.
Une commémoration nationale, une absence locale
Cette journée, instituée par la République pour perpétuer le souvenir de cette victoire de la justice, revêt une dimension particulièrement significative en ces temps où les démons de l’intolérance et de la discrimination semblent reprendre vigueur dans certains recoins de notre société.
Or, que constate-t-on à Noisy-le-Sec ? Un mutisme confondant de la part des autorités municipales. Ni sur la page Facebook officielle de Monsieur le Maire, ni sur celle de la commune, aucune mention de cette date historique n’apparaît.
Point de cérémonie, point de discours, point même d’une simple publication rappelant l’importance de cette journée dans notre calendrier mémoriel républicain.
Questions sur la politique mémorielle municipale
Cette lacune soulève des interrogations légitimes sur les priorités comunicationnelles de nos édiles locaux.
Comment comprendre qu’une commune, qui ne manque pourtant pas d’occasions pour célébrer moult événements sur ses réseaux sociaux, demeure ainsi coite lorsqu’il s’agit de commémorer un épisode fondateur de nos valeurs démocratiques ?
L’absence de toute communication officielle sur cette journée nationale interroge d’autant plus qu’elle contraste singulièrement avec l’abondante production habituelle des services de communication municipaux. Faut-il y voir une simple négligence administrative, ou bien le symptôme d’une hiérarchisation discutable des priorités mémorielles ?
L’Impératif du devoir de Mémoire
La commémoration de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus n’est point affaire de convenance politique ou de communication événementielle. Elle constitue un devoir civique imprescriptible, un rappel nécessaire que la vigilance démocratique ne saurait souffrir d’intermittences.
À l’heure où les discours de haine retrouvent une audience inquiétante, où l’antisémitisme connaît une recrudescence préoccupante, il appartient aux responsables publics locaux de porter haut et fort les valeurs qui fondent notre pacte républicain.
Le silence, en pareille matière, équivaut à une forme d’abdication civique.
Un rendez-vous manqué
Cette journée du 12 juillet 2025 restera, pour Noisy-le-Sec, un rendez-vous manqué avec l’Histoire. Espérons que cette observation citoyenne incitera nos représentants locaux à une réflexion sur l’importance du devoir de mémoire et sur leur responsabilité particulière dans la transmission des valeurs républicaines.
Car enfin, si l’on peut comprendre que toutes les commémorations nationales ne puissent faire l’objet de cérémonies locales, la moindre des choses eût été qu’un simple rappel pédagogique, une mention historique, vînt honorer la mémoire de cet homme qui incarna, malgré lui, la lutte contre l’injustice et l’obscurantisme.
Le silence d’aujourd’hui résonne comme un avertissement : la mémoire collective ne se perpétue que par la volonté constante de ceux qui en ont la charge. À Noisy-le-Sec, cette volonté semble avoir fait défaut en ce jour pourtant si symbolique. Le Maire préfèrerai partir au Japon pour honorer un devoir de mémoire… un voyage tout frais payé par les Noiséens du 3 au 11 août 2025.