Noisy-le-sec/Djéol : les élus de Noisy-le-Sec condamnés à rembourser leur virée mauritanienne !

Vous avez vu comme il fait chaud ? On se croirait déjà en juillet. Et on commence à penser aux vacances. Le tribunal administratif de Montreuil a rendu un jugement qui ébranle la municipalité de Noisy-le-Sec. Les élus ayant participé au voyage diplomatique à Djéol (Mauritanie) en juillet 2022 sont sommés, aujourd’hui, de rembourser personnellement les frais engagés, soit près de 4 500 euros.
Motif invoqué : l’absence du « mandat spécial » que le conseil municipal aurait dû voter préalablement pour autoriser cette dépense exceptionnelle. Cette décision judiciaire, qualifiée d’injuste par les intéressés, révèle la frontière parfois ténue entre l’engagement international d’une collectivité et le respect scrupuleux des procédures administratives. Examinons de plus près ce qui pourrait s’apparenter à un véritable feuilleton juridico-politique.

Dans la famille « Mon mandat, mes emmerdes », je demande le voyage des élus à Djéol. »Le chemin de l’enfer administratif est pavé de bonnes intentions internationales » aurait pu méditer Olivier Sarrabeyrouse et ses élus en découvrant la décision du tribunal administratif relative à leur périple mauritanien.

En juillet 2022, une délégation municipale de Noisy-le-Sec, emmenée par son premier magistrat Olivier Sarrabeyrouse, s’est engagée dans un voyage diplomatique vers Djéol, terre mauritanienne jumelée avec notre commune depuis 1988. La délégation était composée de 5 personnes dont 4 élus: Olivier Sarrabeyrouse (maire), El Hadj Mahmoud Ba (conseiller municipal délégué à la coopération internationale), Dieynaba Sy (conseillère municipale), Naïma Mokri (conseillère municipale) et enfin une collaboratrice de cabinet, que nous appelerons Rachelle.

Ce déplacement, placé sous l’égide d’un forum sur la coopération décentralisée, visait – selon les termes officiels – à « renforcer les partenariats pour un développement local » et à « mettre l’accent sur la réduction des inégalités de genre » dans cette contrée africaine.

Mais voilà qu’un détail procédural, aussi minuscule qu’un grain de sable mauritanien mais tout aussi capable d’enrayer la machine administrative, est venu transformer cette odyssée diplomatique en camouflet judiciaire. Le tribunal administratif, gardien inflexible de la légalité budgétaire, a récemment exigé que nos édiles remboursent l’intégralité des frais engagés pour cette excursion sous les cieux sahéliens.

Le péché originel ? L’absence du sacro-saint « mandat spécial » que le conseil municipal aurait dû délivrer avant que nos représentants ne s’envolent vers d’autres horizons. Tout frais payés avec les deniers publics des noiséens.
Nes élus Noiséens condamnés à rembourser leurs frais de voyage et de séjour payés, illégalement, par le contribuable noisééen
Ainsi, par cette omission procédurale, les quelque 20 000 euros dépensés – montant non négligeable pour les finances communales – se sont métamorphosés en dette personnelle pour les membres de la délégation !

Ainsi, le tribunal, avec la minutie d’un huissier procédant à un inventaire, a établi un état liquidatif précis des sommes à recouvrer. Ainsi, notre édile en chef, Olivier Sarrabeyrouse, devra s’acquitter de 764,89 euros, tandis que El Hadj Mahmoud Ba, conseiller à la coopération internationale, se voit réclamer la somme la plus conséquente : 1 122,89 euros – prix à payer, sans doute, pour une extension de séjour que le tribunal a jugée d’une « durée excessive » (49 jours !!!). Quant à Mesdames Dieynaba Sy et Naïma Mokri, elles devront respectivement restituer 901,89 euros et 830,89 euros aux caisses communales. La collaboratrice de cabinet, Madame R., renverra 698,89 euros à la collectivité. Total de l’addition pour ce voyage aux frais de la princesse républicaine : 4 391,45 euros – somme qui, sans être aussi astronomique que les 20 000 euros initialement évoqués, n’en demeure pas moins un rappel sonnant et trébuchant des rigueurs administratives françaises.

Comme le rappelle fort justement l’adage juridique : « Nul n’est censé ignorer la loi », même lorsqu’elle concerne les arcanes du droit des collectivités territoriales à 4 500 kilomètres de la Seine-Saint-Denis.

Nos édiles, si prompts à promouvoir la « bonne gouvernance » à Djéol, semblent avoir égaré leur manuel de procédure administrative quelque part entre la Seine-Saint-Denis et la Mauritanie. Une distraction que le contribuable noiséen aurait pu financer sans le vigilant rappel à l’ordre du tribunal administratif.

L’article aurait pu s’arrêter là, mais voilà. Ce n’est pas la fin car c’était sans compter sur la résilience de nos élus. En novembre dernier, tel Lazare ressuscitant, une délibération a mystérieusement surgi en conseil municipal, proposant d’annuler cette dette au motif qu’il s’agissait d’une « faute de l’Administration ». Mais qui est le chef de cette Administration ?

Subtil paradoxe quand on sait que le responsable de ladite administration n’est autre que Monsieur le Maire lui-même. Une pirouette sémantique qui rappelle étrangement la célèbre formule de Louis XIV : « L’État, c’est moi… mais ses erreurs, c’est l’administration ».  Trop facile !

Cette saga mauritanienne nous enseigne finalement que, si la coopération internationale peut franchir déserts et océans, elle se heurte parfois au mur infranchissable du Code général des collectivités territoriales.

Une leçon que nos voyageurs municipaux méditeront sans doute lors de leur prochain périple – dûment mandaté cette fois.

« La forme est le fond qui remonte à la surface », disait Victor Hugo. En matière de dépense publique, cette maxime prend tout son sens, même sous le soleil de Mauritanie.

Les voyages vous intéressent ? Faites le moi savoir, j’aborderai alors d’autres voyages : celui de Monsieur El Hadj Mahmoud Ba qui est retounné à Djéol , en 2023 ou encore celui de Melle. Berhouma Wiam, partie en Jordanie en juillet 2023, aux frais du contribuable noiséen ! Avaient ils l’autorisation du Maire, l’aval du conseil municipal ?

voyage des élus de Noisy-le-Sec à Djéol
En juillet 2022, une délégation municipale de Noisy-le-Sec, composée du maire Olivier Sarrabeyrouse, de l’élu à la coopération internationale El Hadj Mahmoud Ba, de deux conseillères municipales (Dieynaba Sy et Naïma Mokri), ainsi que d’une collaboratrice de cabinet, s’est rendue à Djéol, en Mauritanie, dans le cadre d’un forum sur la coopération décentralisée et le jumelage entre les deux collectivités. Djéol est jumelée avec Noisy-le-Sec depuis 1988, une relation soutenue par une importante communauté originaire de cette commune mauritanienne vivant à Noisy-le-Sec.Le forum, organisé du 20 au 22 juillet 2022, avait pour objectifs de :Renforcer les partenariats pour un développement local porté par les populations de Djéol.Mettre l’accent sur la réduction des inégalités de genre, la dynamisation des filières économiques, la promotion de l’entrepreneuriat et la prise en compte des risques liés aux changements climatiques.Affaire judiciaire : condamnation des élus
Le tribunal administratif a récemment demandé à ces élus de rembourser leurs frais de déplacement pour ce voyage à Djéol. Le motif principal de cette décision est l’absence de mandat spécial du conseil municipal autorisant ce déplacement, alors même que près de 20 000 euros avaient été engagés pour ce voyage. Cette absence de validation formelle par le conseil municipal a conduit la justice à considérer la dépense comme irrégulière, d’où la demande de remboursement.Détail de la délégation et des enjeux
La délégation était composée de :Olivier Sarrabeyrouse (maire)El Hadj Mahmoud Ba (conseiller municipal délégué à la coopération internationale)Dieynaba Sy (conseillère municipale)Naïma Mokri (conseillère municipale)Une collaboratrice de cabinetLe voyage s’inscrivait dans une démarche de coopération internationale visant à favoriser l’auto-développement de Djéol, notamment autour de projets d’électrification, d’accès à l’eau, de bitumage des routes, de santé et d’éducation. Le maire a souligné l’importance de la réciprocité dans ce partenariat, insistant sur le fait que chaque collectivité apporte à l’autre, et que l’objectif est de sortir d’une logique d’aide unilatérale.Conclusion
Les élus de Noisy-le-Sec ayant voyagé à Djéol en juillet 2022 ont été condamnés à rembourser leurs frais de déplacement, le tribunal ayant jugé que le voyage n’avait pas été validé par un mandat spécial du conseil municipal, condition nécessaire pour engager de telles dépenses publiques. Ce déplacement s’inscrivait dans le cadre du jumelage historique entre les deux villes et visait à renforcer la coopération pour le développement local à Djéol.5 personnes ont été condamnés à rembourser. mais une délib a été présenté au conseil municipal de novembre pour annuler la dette au motif que c’était une faute de l’administration, mais qui est le chef de cet administration ?