Lors de la dernière séance municipale du 20 mars 2025, un véritable outrage au débat démocratique s’est déroulé simultanément sur la scène publique et dans l’ombre numérique d’un réseau social.
Anatomie d’une forfaiture municipale
Mais ce qui dépasse les bornes des convenances démocratiques, ce qui franchit allègrement le Rubicon de la décence, c’est le comportement d’une élue de la majorité qui, profitant d’une absence momentanée de Jean-Paul Lefebvre (appelé par une vessie aussi impérieuse qu’inopportune), s’est levée de sa chaise républicaine et s’est improvisée paparazzi pour immortaliser ses effets personnels, avec son smartphone !
La république à l’épreuve du smartphone
Plus baroque encore, cette élue, Madame Samia Fettal, déléguée à la jeunesse, a eu l’idée lumineuse de publier ce cliché sur Facebook, assorti d’un commentaire où les fautes d’orthographe rivalisaient en nombre avec ses entorses à l’éthique.
Réquisitoire pour la déontologie
Un comportement qui ferait passer les intrigues de « Secret Story » pour du Shakespeare. Mais c’était sans compter sur la vigilance de la Sentinelle DUARTÉ et mes réponses cinglantes pour la recadrer :
« Ce procédé, qui s’apparente à une captation frauduleuse d’informations, porte une atteinte manifeste à la confidentialité des travaux préparatoires d’un élu et contrevient aux principes fondamentaux de loyauté et d’éthique qui doivent présider aux échanges démocratiques. En effet, il ne saurait être admis qu’une élue de la République se livre à de telles pratiques, rappelant davantage les basses manœuvres d’un régime autoritaire que le fonctionnement normal d’une assemblée délibérative. »
« Quant au mépris, Madame Fettal, il est amusant que vous l’évoquiez alors que votre attitude incarne précisément ce que vous dénoncez. La prochaine fois, plutôt que de jouer les victimes, essayez simplement d’être à la hauteur de la fonction que vous prétendez incarner. «
Une défense bancale s’est alors manifestée, lorsque l’élue m’a rétorqué :
« François Duarté, la photo a été floutée sauf l’étiquette nom, c’est vous qui instrumentalisez les choses. Je suis factuelle : un élu pose des questions en dépassant le temps de parole et il méprise les élus de la majorité qui apportent des réponses. »
Ni une, ni deux, je lui oppose un argumentaire juridiquement implacable, lui signifiant qu’elle se heurte à la gravité manifeste des faits incriminés, sa vaine tentative de défense puérile ne pouvant que s’effondrer face à la rigueur du droit et de la déontologie républicaine :
« Samia Fettal, flouter une photo prise de manière indécente n’excuse en rien l’acte en lui-même. C’est comme justifier un vol en prétendant avoir remis une partie du butin. Vous parlez de faits, mais les faits sont simples : vous avez profité d’une absence pour capturer des documents qui ne vous appartenaient pas !«
« Quant à votre rappel paternaliste sur l’art de poser des questions et d’écouter les réponses, il est pour le moins cocasse venant de quelqu’un qui, au lieu de débattre avec loyauté, préfère capturer en catimini les notes et affaires d’un opposant. Vous feignez de vous interroger sur l’absence de réponses de M. Lefebvre, mais la seule chose que votre attitude révèle, c’est votre profond mépris pour la décence et l’intégrité du débat démocratique. Au lieu de donner des leçons, commencez par appliquer un principe fondamental : la droiture en politique. Cela vous éviterait d’avoir à justifier l’injustifiable. »
« Madame Fettal, votre tentative pathétique de diversion ne trompe personne. Si vous pensiez salir mon honneur, vous ne faites que révéler votre propre détresse politique et morale. Car finalement, en exhumant un non-événement d’il y a 15 ans, vous ne prouvez qu’une chose : vous n’avez rien d’autre à opposer que votre obsession du discrédit personnel. »
Complètement anéantie par cette joute numérique, elle a préféré me bloquer et probablement supprimer mes commentaires, ne pouvant manifestement soutenir le poids d’une argumentation juridiquement fondée et moralement inattaquable :
« Madame Fettal, : Peut-être devriez-vous méditer sur ce que signifie vraiment la dignité. À défaut de l’incarner, vous pourriez au moins essayer de la comprendre. »
et de conclure :
« Mais puisque vous semblez hermétique à toute remise en question, je me contenterai de constater que l’élégance et la probité ne font manifestement pas partie de votre mandat. »
Verdict citoyen
Comme le rappelle opportunément l’article 34.1 du règlement intérieur du conseil municipal avec une clareté cristalline, les élus s’engagent solennellement à exercer leur mandat « avec impartialité1, diligence2, dignité3, probité4 et intégrité 5 ».
Ces cinq termes, piliers fondamentaux de la fonction élective, mériteraient manifestement d’être consultés dans le Littré par certains édiles de notre commune. Madame Fettal serait particulièrement avisée d’en méditer les définitions.
Des qualités manifestement aussi présentes dans certains comportements que la neige au Sahara en plein août. Force est de constater qu’entre le verbe et l’action, entre l’engagement solennel et la pratique quotidienne, s’étend parfois un désert moral dont l’aridité n’a d’égale que la vacuité des justifications avancées.
Notes de bas de page
- L’impartialité : cette vertu cardinale qui enjoint à traiter équitablement adversaires comme alliés, sans recourir aux procédés déloyaux..↩
- La diligence : qui commande d’exercer ses fonctions avec attention et célérité, plutôt que de s’adonner à la photographie furtive.↩
- La dignité : cette élévation morale qui interdit les comportements avilissants pour soi-même comme pour l’institution représentée..↩
- La probité : cette droiture d’âme qui oppose aux bassesses du quotidien la rigueur d’une conduite irréprochable..↩
- L’intégrité : cette qualité de celui qui ne saurait être corrompu, ni par la partialité, ni par les facilités de la déloyauté.↩