Une personne âgée de bientôt 71 ans a été recruté comme médiateur de la ville. Il ne s’agit pas d’un inconnu puisqu’il est connu pour son miltantisme communiste. Il a été colistier d’Olvier Sarrabeyrouse en 2014, mieux encore, il a été son directeur de campagne aux dernières éléections municipales. Autre coincidence : la ville n’a reçu qu’une seule candidature : la sienne ! Evidemment son CV ne laisse transparaitre aucune des compétences visées pour ce poste. A cela s’ajoute un hic, impossible d’être recruté si on a plus de 67 ans dans la fonction publique ! Mais le Maire, rusé comme un renard, a trouvé une parade à ce qui ressemble à un contournement ! A Noisy-le-Sec, il ne faudrait pas prendre ses 47 000 habitants pour des abrutis ! Explications !
À Noisy-le-Sec, la municipalité consacre le principe de « Faites ce que je dis, non ce que je fais » en matière de retraite. L’ancien directeur de campagne du maire vient d’être nommé médiateur municipal à l’âge vénérable de bientôt 71 ans (en 2025), pour un contrat dépassant opportunément une durée de 3 ans !
Une candidature solitaire dans les méandres administratifs
Dans les arcanes feutrées de l’Hôtel de Ville de Noisy-le-Sec, une procédure de recrutement s’est achevée avec la célérité d’un éclair lors du dernier conseil municipal.
La désignation de M. Denis Dorigné au poste de médiateur territorial constitue un cas d’école de ce que les juristes qualifieraient, avec une délicatesse toute administrative, de « procédure sui generis ».
Quelle admirable coïncidence que la seule et unique candidature parvenue aux services municipaux entre le 7 et le 17 février 2025 soit précisément celle de l’ancien directeur de campagne et colistier du maire actuel !
Une hardiesse de recrutement qui ferait rougir le Conseil d’État lui-même, tant elle illustre le principe séculaire du « droit de la personne adéquate à l’endroit opportun ».

Affaire DORIGNÉ (Délib.17)
Emission Teasing CM du 22 mai 2025
La valse des statuts pour contourner l’obstacle de l’âge
L’administration municipale, dans sa créativité juridique que n’aurait pas reniée Portalis lui-même, a orchestré un tour de passe-passe administratif d’une rare élégance. En habillant cette nomination du costume de « vacataire » plutôt que d’agent contractuel, elle s’affranchit avec panache de la limite d’âge de 67 ans applicable dans la fonction publique territoriale. Sans vergogne aucune !
Rappelons que M. Dorigné, titulaire d’un baccalauréat obtenu sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1975), a cessé toute activité professionnelle depuis 2014.
Sa carrière, exclusivement consacrée à l’éducation spécialisée, ne présente aucun lien avec la médiation administrative. Mais qu’importe ! Comme l’écrivait Victor Hugo : « Les expériences de chacun sont incommunicables », surtout lorsqu’elles sont inexistantes dans le domaine concerné.
Un mandat calibré avec une précision horlogère suisse
La durée du contrat – trois ans – mérite qu’on s’y attarde avec la minutie d’un horloger. Les élections municipales se tiendront en mars 2026, mais le mandat du nouveau médiateur se prolongera, tel le phénix renaissant de ses cendres, jusqu’en 2028. Il approchera de ses 74 balais !
Cette synchronisation temporelle relève sans doute du plus pur hasard, à moins qu’elle ne constitue ce que la doctrine administrative nomme élégamment « une garantie de continuité du service public par-delà les aléas démocratiques ».
L’étonnant paradoxe idéologique de la retraite à géométrie variable
L’ironie de la situation n’échappera pas aux observateurs avisés de la vie politique locale. Le maire, M. Sarrabeyrouse, porte-étendard d’une formation politique qui défend ardemment la retraite à 60 ans, vient de nommer un septuagénaire à un poste exigeant. Comme l’aurait peut-être formulé La Fontaine : « Selon que vous serez militant ou ami, les jugements de l’Hôtel de Ville vous rendront employable ou inemployable ».
Une expérience de médiation qui reste à construire
À la lecture du curriculum vitae impressionnant de M. Dorigné – BAC en 1975 (il y a 50 ans ! ) , BAFA (1977), BAFD (1986), DEA en Sciences de l’éducation (1994) – un esprit chagrin pourrait relever l’absence totale de formation ou d’expérience en médiation. Ce serait méconnaître la polyvalence intrinsèque des fidélités politiques, qui transcende les compétences techniques avec une aisance que Montesquieu qualifierait de « vertu républicaine ».
Il faut se rendre à l’évidence et faire preuve de pragmatisme et de bon sens pour reconnaitre que rien n’indique dans son Curriculum Vitae qu’il possede des compétences en médiation. Il n’a aucune compétence reconnue en matière de Droit administratif , et rien non plus, en matière de gestion de crise ou gestion de conflit ! C’est tout le même le coeur du métier de médiateur ! Son CV et son parcours contraste avec les exigeances du poste de médiateur : indépendance, compétences juridiques de médiation, etc… Sa candidature interroge. L’exigenance d’indépendance : c’est la base pour un médiateur. C’est écrit Noir sur Blanc dans la délibération elle-même. Cela semble inconciliable avec les liens politiques très marqués par ce militant commununiste.
Le jury de sélection, présidé par le maire lui-même, a validé « à l’unanimité » cette candidature, démontrant ainsi que l’harmonie préétablie peut parfois prévaloir sur le pluralisme des opinions. Madame Déo faisait parti du comité : c’est la voisine directe de Monsieur DORIGNÉ.
Épilogue juridico-philosophique
Reste à espérer que M. Dorigné saura mettre autant d’ardeur à défendre l’intérêt des administrés qu’il en a déployé pour soutenir la campagne électorale de celui qui vient de le nommer. Après tout, comme le suggérait finement Pascal, « la vraie éloquence se moque de l’éloquence » – tout comme, semble-t-il, certaines nominations se moquent parfois des procédures conventionnelles de recrutement.
A moins que la justice administrative ou le Préfet vienne recadrer le maire de notre ville. On s’attend donc à des débats vifs autour de cette délibération où des questions seront posées : est ce que le processus de recrutement est vraiment légitime ? Comment garantir l’indépenance réelle et l’impartialité de Monsieur Dorigné, militant communiste ? Est ce que tout cela est bien conforme aux régles au regard de l’âge, le statut ?
A suivre au prochain épisode, la publication prochainee du CV et lettre de candidature de Monsieur Dorigé adressés à la Ville pour le poste de médiateur : ce sera alors avoir de vous faire une intime conviction ! Bien entendu, vous aurez un compte-rendu précis des débats de cette délibération et qui promet, d’ores et déjà d’être animés.