Mardi 8 juillet, 18h salle des mariages à Noisy-le-Sec.. Non, je ne me suis pas trompé de cérémonie. Il n’y avait pas de dragées, pas de DJ, pas de lancés de riz… juste une promesse : celle, fuyante, du T1, ce tramway mythique dont les travaux qui avancent moins vite qu’une tortue sous Lexomil.
La réunion ? Un sketch.
On nous a ressorti le projet de végétalisation, façon « brochure de la COP21 », alors qu’on n’a même pas encore tiré une ligne droite sans rebouchage immédiat.
On nous a parlé de forêt urbaine, mais j’ai peur qu’on hérite surtout de pissotières sous platane rachitique, particulièrement rue Jean Jaurès, où la grisaille s’est incrustée comme une tache de goudron.
Jean-Paul Lefevbre, élu d’opposition, s’est étonné de voir qu’étrangement les travaux avancent beaucoup plus vite dans les autres villes du tracé, et notamment à Montreuil à qu’à Noisy le Sec et s’est intérrogé lui aussi de savoir si oui ou non, il y avait un vrai pilotage sérieux du projet.
La farce des tuyaux invisibles
Le président du département a fait son mea culpa. Il assume les trois ans de retard. Bravo, monsieur, on applaudit. Surtout quand il explique qu’on a découvert par surprise un tuyau de gaz, comme si les sous-sols de Noisy étaient une chasse au trésor géologique. Et la fibre aérienne, on en parle ? Apparemment, elle doit maintenant être enterrée.
On dirait que personne n’a lu le mode d’emploi du chantier. On se demande sérieusement si les concessionnaires sont en roue libre ou s’ils communiquent par signaux de fumée.
J’ai donc pris la parole. Non pas pour leur demander pourquoi, on connaît la chanson. Mais pour demander des compensations.
Car les commerçants et les Noiséens subissent, eux. Le bruit, la saleté, les détours absurdes, le manque de poubelles devant Auchan, et ce goudron jaune, déjà aussi sale que si 15 voitures y avaient éternué de l’huile moteur.
Mais alors, pourquoi rester ?
C’est là que la réunion a pris une tournure inattendue.
Elle est entrée.
Samia Fettal. Telle Bridget Jones sans parapluie, débarquée en retard, scannant la salle comme dans un métro bondé. Elle repère une chaise vide à ma droite, au premier rang.
Elle s’esst empressée de s’asseoir de peur de ne pas pouvoir s’asseoir (près de moi). Et moi, bon prince mais prudent, je déplace ma propre chaise un peu à gauche, histoire d’éviter un frôlement diplomatique, un choc corporel qui aurait engendré un incident diplomatique.
Erreur.
Elle aussi déplace sa chaise sur la gauche. Pour se coller à moi.
Soudain, nous étions soudés comme des jumeaux siamois, à écouter le maire nous expliquer que « tout est propre, tout est beau, tout va bien » malgré le niveau des nuissances sonores plus élevé maintenant et malgré le manque de corbeille à poubelle notamment devant AUCHAN, rue Jean Jaurès, alors qu’on avait tous les pieds dans la poussière du bitume pas sec.
Sur mon carnet, je n’ai pu m’empecher de lui dessiner un petit coeur. Elle s’intéressait davantage à ce mes prises de notes qu’à écouter la logorrhée du Maire.
Elle est charmante, Samia, avec sa mâchoire carnivore et son sourire d’attaque, et franchement, sympa. Mais dommage que son bilan pour la jeunesse noiséenne soit aussi flou que la végétation promise le long du tracé du T1. Et surtout, dommage qu’elle ait encore besoin de ses notes pour se souvenir de ce qu’elle a (ou pas) fait pendant cinq ans.
Oublié sa petite colère de vendredi, lorsqu’il lui a été rappelé via les commentaires douteux de Arnaud Manche (à balai) sur Facebook ce qui avait été dit, de manière satirique, au conseil municipal sur son bilan : qu’elle avait fait plus pour ses jeunes de sa famille que pour la jeunesse noiséenne. En plus, je n’aime même pas poser encore les bonnes questions, notamment, sur la promotion de sa soeur dans le même service qu’elle dirige.
En résumé
Cette réunion, c’était :
– des excuses,
– des promesses,
– une « forêt urbaine » imaginaire, (oui oui, le terme a bien été prononcé)
– un tramway qui n’est pas pret de circuler,
– et une élue qui colle plus que les trottoirs goudronnés.
La fin des travaux à Noisy le Sec pour le T1 est prévu pour juin 2028.
D’ici là, on a le temps d’apprendre à jardiner sur les voies, ou de faire un speed-dating dans la salle des mariages.