Le stationnement payant : imposé, injuste, sans concertation aucune !

Depuis le 1er septembre 2024, le stationnement payant s’est progressivement étendu dans le centre-ville de Noisy-le-Sec, transformant nos rues en zones tarifées sans qu’aucune véritable concertation citoyenne n’ait eu lieu. Zones rouge et orange, horodateurs, applications mobiles, tarifs allant de 0,80 € les 15 minutes à 15 € les 24 heures : derrière le discours officiel sur la « rotation des véhicules » et l' »accès aux commerces », se cache une réalité bien moins reluisante.
Pour les Noiséens, ce système représente une double peine : d’abord fiscale, avec une hausse des recettes fiscales de 31,75 % en cinq ans, ensuite tarifaire, avec un stationnement désormais payant devant leur propre domicile, jusqu’alors gratuit. Pendant ce temps, les abonnements « riverains » – limités à deux véhicules par foyer – excluent de facto les familles nombreuses, les jeunes en colocation, et tous ceux qui ne peuvent se permettre ce privilège. Les amis qui viennent nous voir à Noisy sont raquettés. Quant aux commerçants censés bénéficier de cette « dynamique facilitée », ils constatent surtout la fuite de leur clientèle vers les zones périphériques où le stationnement reste gratuit.
Entre extensions successives menées en catimini (novembre 2024, juillet 2025) et marquages « temporaires » à durée indéterminée, une question s’impose : à qui profite vraiment cette privatisation rampante de l’espace public ? Certainement pas aux Noiséens, qui paient deux fois – l’impôt et l’horodateur – pour accéder à leur propre ville.

Du Jaune sur du neuf : quand la peinture remplace la politique
À Noisy-le-Sec, nous avons découvert une nouvelle forme d’art municipal : la peinture jaune « temporaire » sur du bitume flambant neuf. Six lettres tracées à la hâte – « PAYANT » – et voilà comment on transforme l’espace public en péage urbain. Plus besoin de panneaux clairs, de concertation véritable ou d’arrêté lisible : un coup de rouleau, et le tour est joué.

On appelle ça une vision ? Nous appelons ça du bricolage de fin de mandat.

La Méthode Sarrabeyrouse : Annoncer N’est Pas Consulter
Face à nos interrogations légitimes sur cette privatisation rampante de la voie publique, un élu de la majorité, Monsieur Lacaille-Albiges, nous oppose des arguments techniques sur les « zones orange et rouge », en nous expliquant doctement qu’il s’agit du « marquage habituel ». Habituel ? Habituel pour qui ? Certainement pas pour les habitants de la rue Pierre Sémard qui découvrent, un beau matin, que leur rue gratuite est devenue payante par magie municipale.
Mais soyons précis, puisque la majorité aime tant les « faits » :

Annoncer n’est pas consulter.
Présenter n’est pas co-construire.
Modifier après coup n’est pas anticiper.

La majorité municipale confond communication descendante et démocratie participative. Elle prétend avoir « présenté le dispositif dans tous les conseils de quartier concernés. » Fort bien ! Mais où sont les comptes-rendus détaillés de ces réunions sur le site officiel de la ville ? Où sont les procès-verbaux ? Où sont les avis exprimés par les habitants ? Où sont les votes consultatifs ?
Nulle part.

Car « présenter » signifie simplement « annoncer une décision déjà prise » – ce qui n’a strictement rien à voir avec une concertation démocratique digne de ce nom. Les conseils de quartier du centre-ville gare, censés être au cœur de la participation citoyenne ? Introuvables sur le site municipal. Leurs délibérations ? Inexistantes. Leur rôle ? Celui de chambre d’enregistrement pour décisions préfabriquées.

Les chiffres qui dérangent : l’arithmétique du mépris
Parlons maintenant de ce que la majorité préfère taire : les chiffres. Les vrais. Ceux qui font mal.
800 000 euros par an : c’est le coût de la société mixte Bobigny-Noisy-le-Sec chargée de gérer notre stationnement payant. Oui, vous avez bien lu : Bobigny, commune qui n’a aucun stationnement payant sur son territoire, est actionnaire d’une structure qui nous coûte près d’un million d’euros annuellement.

À peine plus d’un million d’euros : ce sont les recettes prévisionnelles pour 2025.
Faites le calcul : pour quelques centaines de milliers d’euros de bénéfice net, on crée une usine à gaz administrative, on confie la voie publique à une société dont l’un des actionnaires n’a aucune expertise en la matière, et on impose aux Noiséens une taxation supplémentaire qui vient s’ajouter à une fiscalité locale déjà suffocante.

Car parlons-en, de cette fiscalité : +31,75% d’augmentation des recettes fiscales en cinq ans sous le mandat Sarrabeyrouse. Une hausse vertigineuse qui saigne les ménages, étrangle les commerçants, décourage les investisseurs. Et maintenant, on nous impose le stationnement payant « pour financer des travaux » ?

Allons donc ! Les caisses municipales débordent déjà. Cette mesure n’est pas une nécessité budgétaire, c’est une aubaine pour remplir encore davantage des coffres déjà pleins, tout en offrant un nouveau marché aux « partenaires » du privé.

Le Timing qui tue : L’improvisation pré-électorale
Et ce calendrier, quelle coïncidence providentielle ! Quatre années de mandat pour réfléchir, consulter, préparer… et c’est en année pré-électorale, à quelques mois de mars 2026, qu’on généralise subrepticement le stationnement payant, rue par rue, pinceau à la main ?

Ce n’est pas de la vision politique, c’est de l’improvisation électoraliste.
On peint des zones orange et rouge comme on peint un décor de théâtre : juste assez visible pour pouvoir verbaliser, juste assez discret pour ne pas faire trop de bruit, juste assez flou pour que personne ne sache combien de temps ça va durer. D’ailleurs, légalement, un marquage « temporaire » n’a aucune durée maximale fixée – ce qui est très pratique quand on veut faire passer du provisoire pour du permanent sans l’assumer.

La rue Pierre Sémard « attendait les travaux » ? Mais les travaux sont terminés ! Le bitume est neuf ! Alors pourquoi ce marquage à la sauvette, cette peinture jaune posée comme une rustine sur une gestion municipale défaillante ?

Les « demandes d’extension » : Le mythe du plébiscite populaire
Monsieur Lacaille-Albiges nous affirme, avec l’aplomb des certitudes non vérifiables, que la mairie reçoit « régulièrement des demandes d’extension du dispositif. »

Vraiment ?
De qui ?
De combien de personnes ?
Avec quels arguments ?
Où sont les preuves ?

Ou s’agit-il de ces fameuses « demandes » sorties du chapeau municipal, comme ces sondages IFOP providentiels commandités par l’agence JAROD – celle-là même qui conseille la municipalité – et qui prédisent miraculeusement la réélection du maire sortant à 54% dès le premier tour ? Les mêmes méthodes, les mêmes artifices : on fabrique du consensus, on invente de l’adhésion, on manufacture de la légitimité.

Les commerçants du centre-ville, eux, ne demandent rien. Ils subissent. Ils voient leurs clients fuir vers les zones commerciales périphériques où le stationnement reste gratuit. Ils constatent la désertification progressive de nos rues commerçantes, pendant que la mairie célèbre son « dynamisme économique » dans des brochures glacées payées avec nos impôts.

Privatisation, opacité, mépris : La Sainte Trinité Sarrabeyrousienne
Ce dossier du stationnement payant cristallise tout ce qui caractérise la méthode Sarrabeyrouse :
La privatisation : confier la gestion de l’espace public à une société mixte coûteuse plutôt que de développer une régie municipale efficace.

L’opacité : absence totale de transparence sur les coûts réels, les bénéfices nets, les critères de zonage, les comptes-rendus des pseudo-concertations.
Le mépris : considérer que « présenter » équivaut à « consulter », que « annoncer » équivaut à « concerter », que la critique citoyenne relève de l' »élucubration » – terme employé par Monsieur Lacaille-Albiges pour disqualifier le débat démocratique.

Car oui, lorsqu’un élu de la majorité répond aux interrogations légitimes des citoyens en parlant d' »élucubrations », il révèle le fond de sa pensée : le débat ne doit pas exister, la contestation doit être moquée, la critique doit être discréditée.

Nous refusons ce mépris. Nous refusons cette arrogance. Nous refusons cette confiscation de la parole publique.

Mars 2026 : l’heure du vrai bilan
Monsieur Lacaille-Albiges termine sa réponse par une petite pique personnelle, insinuant que je ne m’intéressais pas à la ville avant 2025. Erreur, Monsieur. Surveiller la gestion publique est un droit citoyen qui ne nécessite aucun mandat. Critiquer les dérives municipales n’exige pas d’avoir été élu. Dénoncer l’opacité ne suppose pas d’appartenir à une majorité.

Le débat démocratique n’appartient pas qu’aux élus de la majorité, et la critique des choix municipaux ne relève ni de l’élucubration ni de l’inexpérience – elle relève du devoir citoyen.

Alors oui, gardez vos leçons de civisme pour les réunions à huis clos et vos certitudes pour les dîners entre amis. En mars 2026, les Noiséens jugeront qui, de nous, défend vraiment l’intérêt général – et qui se contente de défendre un bilan aux abonnés absents.

En attendant, une question demeure, simple et terrible : si la gestion Sarrabeyrouse est si brillante, pourquoi faut-il recourir à des sondages douteux, des marquages furtifs et des réponses méprisantes pour la défendre ?

Cet article s’inscrit dans le cadre de la liberté d’expression garantie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme et la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.Les faits, citations et témoignages évoqués reposent sur des éléments disponibles, des documents syndicaux publics et des informations d’intérêt général au moment de la publication.Aucune imputation personnelle de nature diffamatoire n’est formulée à l’encontre d’un individu déterminé.
L’article relève d’une démarche d’information et d’analyse sur le fonctionnement institutionnel d’une collectivité publique, sans intention de nuire ni d’atteindre à l’honneur d’une personne.Toute précision ou rectification documentée sera naturellement publiée à la demande des intéressés dans le respect du droit de réponse.