Entre candidats rappelés à Lordre (et à la raison), élus sermonnés pour leurs dérives, et un Maire lui-même recadré par l’État, l’actualité municipale offre un florilège édifiant. C’est un dossier spécial, à la veille d’un conseil municipal sous haute tension qui récapitule en cinq actes de cette chronique : des rappels à l’ordre.

« Torrent de haine et barbouzeries » : Olivier Deleu refuse la surenchère
Acte I. Un candidat face aux tempêtes numériques : la dignité comme réponse
À peine sa candidature déclarée, Monsieur Olivier Deleu s’est trouvé dans l’obligation de produire une vidéo pour alerter les Noiséens sur le climat délétère qui s’installe dans notre commune.
Depuis quelques jours, les mises en cause personnelles pleuvent, les injures publiques, les mensonges en tous genres, les manipulations », dénonce-t-il sans ambages.
Le candidat pointe du doigt les responsables de cette dégradation : des élus de la majorité municipale et des collaborateurs très proches du Maire qui se livrent, selon ses termes, à de véritables « barbouzeries politiciennes ».
L’alerte est grave : « Si j’ai connu quelques débats politiques ou syndicaux passionnés, dans le passé, je n’ai jamais vu, surtout à 6 mois du vote, un tel torrent de haine et de mises en cause personnelles des deux candidats qui préparent l’alternance », confie-t-il avec une inquiétude manifeste.
Face à cette déferlante d’attaques et d’intimidations, Olivier Deleu refuse la surenchère et choisit la voie de l’élévation : « Moi, je vais vous parler de projets finançables, de nos services publics et de notre vie quotidienne. Tranquillement. Sans sortie de route. »
Voilà un premier rappel à l’ordre salutaire : celui qu’un candidat adresse fermement à ses détracteurs, leur signifiant clairement que la démocratie ne saurait être confisquée par les manœuvres d’intimidation.
Son message interpelle également sur une question d’éthique fondamentale : « Ces élus et collaborateurs sont payés et indemnisés par nous tous pour servir notre ville, pas pour se livrer à des barbouzeries politiciennes. » La campagne électorale exige de l’élévation, non de la bassesse.
Ce rappel à l’ordre résonne comme un appel au respect du débat contradictoire qui fonde notre République et comme un refus catégorique de laisser « voler le débat municipal » aux Noiséens.
Voilà un premier rappel à l’ordre salutaire : celui qu’un candidat adresse à ses détracteurs, leur signifiant clairement que la démocratie ne saurait être confisquée par les manœuvres d’intimidation.
La campagne électorale exige de l’élévation, non de la bassesse. Ce rappel à l’ordre résonne comme un appel au respect du débat contradictoire qui fonde notre République.
Gestion chaotique du terrain ex-Decathlon : l’autoritarisme du maire en vidéo
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir ?
Acte II. Quand la métaphore grand-maternelle remplace l’argumentation : l’affaire du terrain Decathlon
Dans un registre plus prosaïque mais non moins révélateur, évoquons le cas de Monsieur Flo Lacaille-Albiges, élu de la majorité municipale. Interpellé sur mes observations concernant la décharge illégale du terrain de l’ex-Décathlon – devenu, disons-le franchement, une véritable décharge publique –, l’élu a jugé opportun de recourir à l’humour populaire.
Auchan : bientôt fermé ? C’est la question que je posais concernant la cession possible du magasin Auchan de Noisy-le-Sec. Cette hypothèse s’inscrit dans la stratégie de restructuration 2025-2026 du groupe Mulliez.
Mais dans un contexte de relations tendues entre la famille Mulliez et la municipalité, l’autoritarisme du Maire communiste de notre ville pourrait s’avérer être le facteur qui fait pencher la balance du mauvais côté.
Ces mauvaises relations causeraient alors des victimes : les Noiséens en premier lieu, privés d’un commerce de proximité au profit d’un conflit d’ego entre pouvoirs économique et politique.
La réponse de Monsieur Lacaille-Albiges fut cinglante : « Inventer une cession imaginaire pour critiquer un autoritarisme fictif… Comme on dit « et si ma grand-mère avait des roues, ce serait une bicyclette » ».
La citation de la grand-mère de Monsieur Lacaille-Albiges à bicyclette est certes amusante, mais elle n’efface ni les faits ni les questions légitimes.
Cette boutade illustre une dérive préoccupante : celle de répondre aux préoccupations citoyennes documentées par des formules divertissantes plutôt que par des arguments substantiels.

L’élu qualifie d’« autoritarisme fictif » ce que nombre de Noiséens constatent quotidiennement. Mais les faits sont têtus, et les images plus encore.
Monsieur Lacaille-Albiges parle d’autoritarisme fictif ?
Invitons plutôt les Noiséens à regarder les vidéos municipales – celle de cette semaine comme celle de décembre sur le même thème – et à se forger leur propre opinion.
Au-delà des perceptions et des formules humoristiques, il y a les faits : les méthodes, le ton, les interruptions, les intimidations.
Tout est filmé, tout est accessible sur les réseaux sociaux. Les images parlent d’elles-mêmes et permettent à chacun de juger en conscience.
Le Maire, quant à lui, orchestre une véritable campagne de communication belliqueuse. Vidéo après vidéo, il expose avec une satisfaction à peine dissimulée l’arsenal juridique déployé contre la famille Mulliez, propriétaire du terrain litigieux.
Décembre : première salve médiatique. Septembre : second épisode détaillant menaces et procédures contentieuses.
Le message aux Mulliez est sans équivoque : se soumettre ou subir [une astreinte de 1 000 € par jour].
Reconnaissons-le néanmoins : le Maire est ici dans son rôle.
Face à un terrain transformé en décharge sauvage, la fermeté administrative s’impose. L’arsenal juridique déployé – mise en demeure, procédures contentieuses, astreintes – relève des prérogatives légitimes d’un édile soucieux de faire respecter la loi sur son territoire.
Et il faut bien admettre que c’est précisément cette menace d’astreinte de 1 000 € par jour qui a finalement contraint les propriétaires à bouger.
La question qui s’impose est donc ailleurs : pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir ? Le terrain Decathlon est abandonné depuis des mois.
Les premières dégradations remontent au printemps 2024. Pourquoi le Maire n’a-t-il pas déployé cette fermeté dès le mois de mai 2024 ?
Pourquoi avoir laissé la situation se dégrader pendant près d’un an avant d’actionner les leviers juridiques dont il disposait dès le début ?
Cette temporalité interroge : la fermeté tardive, aussi justifiée soit-elle, ne saurait masquer l’inaction prolongée qui l’a précédée. Les Noiséens méritaient une réaction rapide, pas une intervention spectaculaire après des mois de laisser-aller.
Une stratégie de l’affrontement qui fait fi de toute velléité de dialogue et transforme la gestion municipale en guerre d’usure juridique.
Entre fermeté affichée et procédures belliqueuses, la municipalité semble privilégier la confrontation au dialogue, l’autoritarisme à l’écoute, le bras de fer à la négociation à l’amiable.
Or, l’autoritarisme, même paré des atours de la détermination républicaine, demeure un piètre substitut à la négociation constructive. Alerter sur les risques d’une stratégie de confrontation systématique n’est pas « inventer une cession imaginaire », c’est précisément le rôle d’un observateur de la vie politique locale : anticiper et alerter.
Les Noiséens, grands perdants potentiels d’un conflit qui pourrait effectivement aboutir à la cession du magasin Auchan dans un contexte de restructuration nationale du groupe Mulliez, méritent mieux que des boutades et qu’une stratégie municipale fondée sur l’affrontement perpétuel.
La démocratie locale mérite mieux que des petites phrases condescendantes face aux interrogations légitimes des citoyens.
Une aumône pour Gaza, une attaque contre ses adversaires : le mauvais calcul de Zakaria Benhamra
Acte III. L’aumône instrumentalisée : quand la cause humanitaire sert la bataille électorale
Plus préoccupant encore, le cas de Monsieur Zakaria Benhamra mérite un rappel à l’ordre citoyen des plus fermes.
L’élu a jugé opportun d’utiliser une subvention de deux mille euros allouée à Gaza – étalée sur quatre années, soit une aumône dérisoire sur un budget municipal de près de 90 millions d’euros – pour attaquer les candidats déclarés, Messieurs Olivier Deleu et Jean-Paul Lefebvre.
L’instrumentalisation d’une cause humanitaire à des fins électoralistes constitue une faute morale et politique majeure.
Qu’un représentant de la République instrumentalise ainsi la souffrance d’un peuple pour régler des comptes politiques locaux relève d’un cynisme qui devrait indigner tout démocrate sincère.
La compassion authentique ne se mesure ni aux communiqués rédigés avec l’aide d’intelligences artificielles, ni aux postures symboliques, mais à l’action concrète et proportionnée.
Deux mille euros en quatre ans pour Gaza, pendant que l’on déploie des trésors d’énergie pour conspuer ses adversaires politiques : l’échelle des priorités de certains élus laisse songeur.

Où était, d’ailleurs, cette véhémence pour l’Ukraine ?

Cette hiérarchisation sélective des souffrances interroge.
Démocratie à géométrie variable : le Maire fait le tri entre les citoyens choisit qui peut s’exprimer
Acte V. La démocratie locale confisquée : le pouvoir discrétionnaire à géométrie variable
C’est par mail que nous avont tristement appris la fin des conseils de quartiers, privant les citoyens noiséens d’un espace de démocratie participative. En parallèle, et à l’approche du conseil municipal du jeudi 2 octobre 2025 à 19h, les prises de paroles demamndées avant le conseil municipal sont refusées par le Maire.
En cette période électorale, votre serviteur – observateur de la politique locale depuis 2008 et lanceur d’alerte reconnu – a en effet, sollicité l’autorisation de prendre la parole cinq minutes, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur pour sensibiliser sur le climat de tensions qui règnent sur notre ville.
L’objectif de cette intervention était pourtant des plus légitimes : sensibiliser nos élus sur l’impérieuse nécessité d’envoyer des signaux positifs, d’appeler au respect mutuel et au calme démocratique afin que les élections se déroulent sereinement.
Je souhaitais également annoncer la mise en place prochaine d’une charte de bonne conduite pour mon blog, appelant précisément au respect et à la civilité. Cette charte sera bien entendu rendue publique.
Las ! Le refus fut catégorique. Le pouvoir discrétionnaire du Maire s’exerce manifestement à géométrie variable.
Mon rôle de lanceur d’alerte, ma mission d’observateur indépendant de la vie politique noiséenne ne semblent guère compris, ni par le Maire ni par ses acolytes.
Je ne suis d’ailleurs pas le seul dans ce cas : le Collectif Grain d’Espoir s’est également vu refuser toute prise de parole, malgré le respect scrupuleux des procédures.
Des manifestations sont déjà prévues pour protester contre cet autoritarisme et ce favoritisme qui minent le débat démocratique local.
Cette conception sélective de la démocratie participative soulève de légitimes interrogations : qui mérite d’être entendu ? Selon quels critères ?
Le Maire se fait-il juge de la pertinence des interventions citoyennes ?
Cette pratique discrétionnaire confisque le droit d’interpellation citoyenne prévu en début de séance et transforme un mécanisme démocratique en outil de filtrage politique, où seules les voix jugées « d’intérêt communal » par le Maire méritent d’être entendues.
L’invocation de « l’intérêt communal » devient ainsi un instrument de sélection arbitraire des voix autorisées à se faire entendre.
Olivier Sarrabeyrouse rappelé à l’ordre par l’État : la République redresse son premier magistrat communal !
Acte IV. Le Maire rappelé à l’ordre par l’État : la République redresse son premier magistrat communal
Le summum de cette chronique fut atteint lorsque le Maire lui-même dut s’incliner devant une ordonnance du Tribunal administratif de Montreuil, saisi par le Préfet de Seine-Saint-Denis.
La fresque ornant le fronton de l’Hôtel de Ville, comportant des drapeaux palestinien et congolais, a dû être retirée malgré les protestations municipales.
Cette fresque « participative », affichée depuis juin 2024 et présentée comme une œuvre réalisée par les écoliers de la commune, comportait bien plus que de simples drapeaux.
Y figuraient également un poing dressé, un cœur aux couleurs palestiniennes, ainsi que les inscriptions « Free Palestine », « Gaza on pense à toi » et « vivre en paix en Palestine et partout ailleurs. Noisy-le-Sec 2024 ».
Face au déféré préfectoral, la municipalité s’est défendue en invoquant le caractère artistique de l’œuvre et l’implication des enfants, qui ne seraient pas soumis, en tant qu’usagers, au principe de neutralité.
Mais le Tribunal administratif de Montreuil a balayé ces arguments d’un revers de main : « Il résulte des éléments y figurant que le maire a entendu, par l’affichage de cette œuvre artistique, exprimer une prise de position de nature politique au sujet d’un conflit en cours. » La magistrate a donc constaté une violation caractérisée de la neutralité républicaine et confirmé que l’art ne saurait justifier l’entorse à la neutralité des services publics.
L’ordonnance du 26 septembre 2025 est sans appel : suspension immédiate de la décision d’affichage et injonction de retrait sous astreinte de 500 euros par jour de retard.
Une sanction financière qui, comme dans l’affaire Decathlon, s’avère être l’unique moyen de contraindre l’exécutif municipal à respecter la loi républicaine.
À l’instar de la regrettable affaire Barbie – où notre Maire avait déjà manifesté une propension certaine à la crispation plutôt qu’au dialogue –, l’édilité promet, avec une obstination qui confine à l’entêtement, de replacer ladite bannière en un autre lieu. Soit.
Mais ne serait-il pas plus judicieux de méditer sur les principes de neutralité républicaine qui fondent notre pacte social ?
Les mairies ne sauraient devenir des tribunes partisanes sans risquer de fracturer le corps civique.

La République rappelle ainsi à son Maire que la loi s’applique à tous, y compris à ceux qui prétendent incarner le courage politique.
Épilogue : Où sont passées l’exemplarité et la fraternité ?
En ce premier octobre, jour de Yom Kippour – journée du Grand Pardon pour nos concitoyens juifs –, une question citoyenne s’impose avec une acuité particulière : le Maire honorera-t-il la synagogue de sa présence avec la même sollicitude qu’il manifeste envers d’autres communautés confessionnelles ?
L’exemplarité républicaine exige une égalité de traitement qui ne souffre aucune discrimination. La fraternité ne saurait être à géométrie variable.
Nos élus se doivent d’incarner cette universalité républicaine qui transcende les appartenances particulières et traite chaque famille spirituelle avec la même considération.
L’ordonnance du Tribunal administratif du 26 septembre dernier prend, à cet égard, une dimension hautement symbolique. En condamnant l’affichage de la fresque pro-Palestine sur le fronton de l’Hôtel de Ville, la magistrate a rappelé avec fermeté que « le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques. »
Or, cette neutralité n’est pas qu’une abstraction juridique : elle constitue le socle même de l’égalité républicaine. Lorsqu’un Maire choisit d’afficher ostensiblement son soutien à une cause particulière – fût-elle légitime dans son principe – il brise cette neutralité et envoie un signal dévastateur aux autres composantes de la population : certaines causes méritent l’honneur du fronton municipal, d’autres le silence ou l’indifférence.
Cette hiérarchisation des souffrances et des attachements communautaires constitue une violation frontale du principe d’égalité qui doit présider à l’action de tout représentant de la République.
La question posée en ce jour de fête religieuse juive Yom Kippour n’est donc nullement anodine. Elle interroge directement la cohérence entre les actes et les principes républicains.
Comment un édile qui déploie bannières et fresques pour manifester sa solidarité avec certaines causes pourrait-il légitimement invoquer la laïcité pour justifier son absence auprès d’autres communautés ?
L’exemplarité commande une présence équitable lors des moments solennels de toutes les familles spirituelles de notre commune – ou alors une discrétion républicaine constante et universelle.
La sélectivité dans les manifestations de fraternité communale ne peut qu’alimenter le sentiment, chez certains de nos concitoyens, d’être relégués au rang de citoyens de seconde zone.
Et c’est précisément ce sentiment d’inégalité de traitement que la justice administrative est venue sanctionner dans l’affaire de la fresque : une atteinte grave à la neutralité des services publics, pour reprendre les termes mêmes de l’ordonnance, qui résonne comme un avertissement solennel adressé à tous ceux qui confondraient leur mandat républicain avec une tribune militante.
Exercer un mandat électif n’est point une sinécure. La tâche se corse considérablement lorsque le Maire demeure partial là où sa fonction exige l’impartialité.
Elle devient proprement inextricable quand l’obstination remplace l’écoute et que la surdité administrative s’érige en méthode de gouvernance.
Que ces multiples rappels à l’ordre, qu’ils émanent des citoyens, de la justice administrative ou de la conscience républicaine, nous rappellent cette vérité cardinale :
la démocratie locale ne prospère que dans le respect mutuel, la transparence et l’acceptation du pluralisme.
Point de manœuvres, point d’intimidation, point d’instrumentalisations, point de favoritisme.
Seulement le débat serein et contradictoire qui honore notre République et permet à chaque voix citoyenne de se faire entendre, fût-elle critique ou dissonante.
En ces temps préélectoraux, l’appel au respect et à la sérénité démocratique résonne plus que jamais comme une nécessité impérieuse pour préserver ce bien commun précieux qu’est notre vivre-ensemble républicain.
Car l’histoire récente nous l’enseigne : lorsque les règles élémentaires de la bienséance démocratique sont bafouées, lorsque l’autoritarisme se substitue au dialogue, la frontière devient ténue entre la simple dérive politique et l’acte répréhensible.
Et quand cette ligne est franchie, la justice – comme elle l’a déjà démontré – n’hésite guère à venir frapper à la porte des édiles pour leur rappeler que nul n’est au-dessus des lois de la République. Pas même un élu !
Oui, la loi de la République s’applique à toutes et tous avec la même rigueur. Et gare à celles et ceux qui, parce qu’ils portent une écharpe tricolore, croiraient pouvoir franchir impunément les lignes rouges de notre État de droit.
Car, voyez-vous, certaines couleurs, aussi familières soient-elles à leurs convictions, ne sauraient servir de laissez-passer pour l’arbitraire !



